L’objectif de ce travail était de tester les effets immédiats et à court terme des techniques de thérapie manuelle dites Mobilization With Movement (MWM), de Mulligan, sur la douleur et la fonction, chez des sujets présentant une gonarthrose, avant l’introduction d’un programme d’exercices spécifiques. L’idée des auteurs était d’obtenir des éléments de preuve leur permettant de pouvoir justifier par la suite le développement d’un essai contrôlé bien conduit.

Les patients
Dix neuf patients présentant une gonarthrose de grade 2 ou 3, documentée par l’imagerie (radiographies et IRM).

Les mesures
– La douleur par l’EVA lors de 4 tâches fonctionnelles: marche sur 20 mètres, montée et descente de 7 marches d’escaliers, 5 répétitions assis-debout.
– L’amplitude passive de flexion et d’extension du genou, au goniomètre, en décubitus dorsal.
– Le Activity of Daily Living Scale of the Outome Survey (KOS – ADLS), qui est un auto-questionnaire portant sur les symptômes et les limitations fonctionnelles du patient.

La méthode
Les patients ont bénéficié de 4 séances de traitement. La douleur et les amplitudes passives ont été évaluées à l’inclusion, à l’issue la première séance, avant la deuxième séance, et à l’issue de la quatrième. Le KOS – ADLS a été évalué à l’inclusion et à la fin du traitement.

Les interventions thérapeutiques
Les patients ont bénéficié de techniques manuelles MWM sur le genou, pratiquées par un thérapeute et sous forme d’auto-mobilisations, durant les 3 premières séances. Lors de la quatrième séance, les patients ont commencé un programme d’exercices appropriés.

Les résultats
Une amélioration significative de l’amplitude de flexion et de la douleur, dans toutes les tâches, a été observée à l’issue de la séance initiale (p < 0.05/3). Le score KOS-ADLS a été amélioré entre l’inclusion (67.1% ± SD 16.6%) et l’issue du traitement (86.3% ± SD 12.6%) (p < 0.001).

Conclusion
Correction mécanique d’une “faute positionnelle” (petite incongruence articulaire), ou effets neurophysiologiques, les MWM ont été associées à un soulagement de la douleur et une amélioration de la fonction du genou, suggérant ainsi leur intérêt dans la prise en charge initiale de la gonarthrose avant la mise en œuvre d’un programme d’exercices spécifiques.
Les séries de cas représentent les niveaux de preuves les plus faibles. Il n’y a pas de groupe contrôle et pas de randomisation dans cette étude. Cependant, les auteurs pensent que ces résultats peuvent justifier l’élaboration future d’un essai contrôlé et randomisé.

Takasaki H, Hall T, Jull G. Immediate and short-term effects of Mulligan’s mobilization with movement on knee pain and disability associated with knee osteoarthritis–a prospective case series. Physiother Theory Pract. 2013 Feb;29(2):87-95