A l’heure actuelle, le Gold Standard de l’évaluation d’une scoliose demeure la mesure de l’angle de Cobb. Cette mesure nécessitant un cliché radiographique préalable, le problème de l’exposition aux rayons X vient à se poser chez l’enfant.
La prévalence importante des scolioses chez le jeune adulte, et l’importance d’un bilan des courbures pour décider du traitement à appliquer ont conduit les auteurs à imaginer une mesure alternative par la Spinal Mouse®.

Matériel & Méthode :

Cette étude est un travail prospectif, monocentrique et interventionnel réalisé en cross-over sans groupe contrôle.
51 enfants ont été inclus, âgés de 9 à 18 ans, avec un IMC dans la norme et présentant un diagnostic de scoliose idiopathique de l’adolescent.

Chaque participant à fait l’objet de 4 évaluations :
– 2 par mesure sur cliché radiographique par 2 orthopédistes.
– 2 par la Spinal Mouse® par 2 physiothérapeutes.

La mesure par Spinal Mouse® consiste à faire glisser la souris le long des épines vertébrales de C7 à L5. La souris est reliée à un ordinateur et note un repère tous les 1,3mm pour donner une reconstruction de la colonne vertébrale directement pojetée en 2 ou 3D sur l’ordinateur. A noter que cette méthode ne permet pas de calculer la rotation vertébrale mais seulement les courbures frontales et sagittales. L’angle de Cobb est ensuite recalculé comme sur un cliché radio à partir de la plus haute et de la plus basse vertèbre de la courbure à évaluer.

Résultats :

Les 2 mesures par cliché radio étaient statistiquement différentes (p=0,0001), tandis que les 2 mesures par la souris étaient comparables.
Aucune différence n’a été objectivée entre la première mesure par radio (prise comme référence) et les 2 mesures par la Spinal Mouse®.
Les 2 modes d’évaluation ont montré une fiabilité inter et intra-observateurs considérée comme excellente.

Après analyse post-hoc, les enfants ayant été classés selon une courbure frontale supérieure ou inférieure à 40°, la corrélation entre les 2 méthodes s’est avérée plus forte dans les scoliose les plus graves.

Discussion :

Cette étude est, d’après les auteurs, la première mettant en avant une méthode corrélée à l’analyse radiographique, toutes les autres ayant confortée la place de la mesure de l’angle de Cobb sur radiographie.
Malgré ces résultats encourageants, il apparaît clair pour les auteurs que l’utilisation éventuelle de cette méthode devra faire l’objet d’analyses complémentaires.

De plus, la présence au niveau du rachis de masses musculaires larges et éventuellement de masse graisseuse chez les enfants présentant un IMC plus important peut rendre difficile le suivi cutané du trajet des épineuses. Enfin, l’absence d’analyse rotatoire demeure problématique quand bien même cette technique pourrait tout de même à terme devenir une méthode alternative ou complémentaire de l’analyse radiographique. Toutefois, dans les scolioses rapidement progressive, l’utilisation d’un cliché radio semble à l’heure actuelle inévitable.

Référence bibliographique :

Livanelioglu A & al. The validity and reliability of “Spinal Mouse” assessment of spinal curvatures in the frontal plane in pediatric adolescent idiopathic thoraco-lumbar curves. Eur Spine J. 2015, Apr 22. DOI 10.1007/s00586-015-3945-7

Note soumise et acceptée le 4/5/2015