A nouvelles technologies, nouvelles pathologies...
Si vous lisez ceci sur une tablette tactiles, cet article est pour vous ! 18 millions de tablettes tactiles vendues en 2010, près du triple en 2011, et une prévision de plus de 300 millions en 2015 ! Parallèlement combien d’utilisateurs suseptibles de développer des troubles musculo-squelettiques ? L’épidémiologie va fourbir ses chiffres de prévalence et d’incidence. Autant les conseils d’utilisation ont été donné pour l’usage des ordinateurs de bureau (hauteur de l’écran, positionnement par rapport aux sources lumineuses, adaptation du clavier, track ball, etc.) autant les tablettes tactiles sont délivrées sans les avertissements d’usage (aux 2 sens du mot). Or comme toute posture prolongée, même si elle respecte peu ou prou les angles de moindre contrainte, elle entraîne tôt ou tard des effets délétères appelés musculo-squelettiques.

Des industriels et des soignants américains (où sont vendues le plus grand nombre de tablettes) ont réalisé une étude cinématique sur 15 personnes, avec 2 types de tablettes et dans 4 dispositions types. Les variables étaient l’utilisation des dispositifs d’inclinaison et de maintien de la tablette, le mode "tablette manipulée" et le mode "tablette non manipulée, ie visionnement d’un film", l’emplacement de la tablette "posée sur les cuisses" ou "posée sur une table". Les sujets avaient un certain nombre de tâches classiques à effectuer : lire et répondre aux courriels, naviguer sur internet, jouer, regarder un film

Grace à un système de capteurs infra-rouge, l’analyse cinématique a porté sur les 3 référentiels : egocentré avec l’angle tête-processus épineux de C7, le géocentré avec l’angle tête -verticale, et l’exocentré avec la la distance oeil – tablette , l’angle horizontale – angle de vision sur le centre de la tablette, inclinaison de la tablette – verticale. Les auteurs se sont restreints aux mesures dans le plan saggital.

L’analyse des différentes variables dépendantes montrent que seule une position se rapproche des critères d’acceptabilité classique. Même si les auteurs reconnaissent nombre de limitations à leur étude, celle ci aura le mérite d’aiguiser notre regard de spécialiste du mouvement. Et d’ouvrir un certain nombre de pistes pour les préventeurs (des conseils simples à expliquer aux utilisateurs) pour les ergonomes (nous avons reçu quelques notions pendant nos études) et bien sûr les fabricants qui sont à la base de la conception

Voici le lien pour l’article Le conseil majeur : "Ne posez pas la tablette sur vos genoux !"