Les terminologies désignant une atteinte tendineuse sont légion… un peu beaucoup même ! Tendinopathie, tendinose, tendinite, rupture tendineuse, épicondylite, et tout un tas d’autres ! Et cela pose quelques problèmes :

  • La communication entre professionnels peut porter à confusion.
  • La potentielle perte de crédibilité d’un professionnel donnant une terminologie différente vis-à-vis du patient.
  • Les mots-clés de recherches ne sont pas les mêmes (et pas tous intégrés aux MeSHs).

C’est pour ces raisons qu’il était nécessaire de produire une décision de consensus.

Le 28 avril 2020, le BJSM (british journal of sports and medicine)  relayait les résultats d’un consensus international d’experts élaboré lors de la 5e édition de l’international scientific tendinopathy symposium (ISTS) de 2019. Il s’agit d’une décision de consensus élaborée par processus de Delphi.

Les résultats sont les suivants :

traduisez :

  • Le mot “tendinopathie” est la dénomination recommandée désignant les douleurs tendineuses et les pertes de fonctions de charge mécanique associées.
  • Les déchirures tendineuses (partielles ou complètes) désignent les lésions macroscopiques (observables à l’œil nu) impliquant une discontinuité des tendons en charge.
  • L’imagerie n’est pas systématiquement nécessaire pour le diagnostic.
  • “Tendinopathie patellaire” est le terme préférentiel concernant les douleurs et pertes de fonctions de charge persistantes du tendon patellaire
  • “Tendinopathie achiléenne” est le terme préférentiel concernant les douleurs et pertes de fonctions de charge persistantes du tendon d’Achille (donc pas “Tendinopathie tricipitale”)
  • “Tendinopathie péronéale (fibulaire)” est le terme préférentiel concernant les douleurs et pertes de fonctions de charge persistantes des tendons fibulaires
  • Les termes désignant les épicondylites médiales ou latérales seront “tendinopathie médiale ou latérale du coude”

Quelques petites explications :

quelques explications nous ont semblé intéressantes :

  • Le terme de tendinose n’est pas retenu car les experts ne sont pas parvenus à un accord concernant l’atteinte ou non de microstructures. Ce terme, s’il a été mis en valeur dans certains articles à succès, semble n’être à ce stade d’une influence incertaine sur la clinique en comparaison des ruptures partielles ou complètes.  Si ce terme concerne un processus physiologique, il ne désigne pas encore clairement un facteur observable en clinique. des travaux futurs pourraient préciser cette décision, et notamment une définition claire et consensuelle du terme.
  • Les termes de tendinopathie et de rupture partielle/complète sont séparés car ils peuvent avoir une incidence clinique concrète, et qu’ils sont objectivables. Leur séparation présente un intérêt pour la prise en soin.
  • Les experts n’ont pas émis d’avis concluant quand à la dénomination des tendinopathies de la coiffe des rotateurs. D’autres recommandations concluent à l’utilisation du terme de “subacromial pain syndrom”. Il est à noter que le terme de “rotator cuff related shoulder pain” que défend par ailleurs J.Lewis a été mentionné.
  • d’autres pathologies en lien avec des tendinopathies localisées (glutéaux, tibial postérieur, etc.) n’ont pas été traitées.

 

En bref, nous voilà avec un cadre un peu plus défini, et surtout projeté sur la clinique pour traiter les “tendinopathies” !

 

 

Source : Scott, A., Squier, K., Alfredson, H., Bahr, R., Cook, J. L., Coombes, B., … Zwerver, J. (2019). ICON 2019: International Scientific Tendinopathy Symposium Consensus: Clinical Terminology. British Journal of Sports Medicine, bjsports–2019–100885. doi:10.1136/bjsports-2019-100885