Introduction :

Une nouvelle étude publiée début juin a comparé 2 méthodes de drainage bronchique contre une méthode placebo dans la bronchiolite du nourrisson.

Méthodes :

Cet essai contrôlé randomisé à 3 groupes avait pour objectif principal de déterminer la durée d’hospitalisation de ces enfants. Les objectifs secondaires étaient la sévérité clinique évaluée par le score de Wang, la Fréquence Cardiaque (FC) et la saturation en oxygène (SaO2). 3 évaluations ont été réalisées, avant séance (T0), après séance (T20) et 1 heure après (T80).

Après un calcul d’effectif réalisé pour détecter une différence d’au moins 1 jour (sur le temps d’hospitalisation) nécessitant 31 enfants par bras, 103 enfants ont été inclus et randomisés. Tous ces enfants étaient âgés de 0 à 2 ans, présentaient un diagnostic de bronchiolite avec un score de Wang compris entre 3 et 8 (bronchiolite légère à modérée) après 24h d’admission à l’hôpital. Les enfants avec un score plus faible ou plus fort ou atteints de comorbidités (mucoviscidose, instabilité hémodynamique …) ont été exclus.

2 méthodes ont ainsi été comparées :

1) Le drainage autogène assisté (AAD) :

Basé sur les mêmes principes physiologiques que celui pratiqué pour les patients plus âgés. Le physiothérapeute utilise alors ses manœuvres pour balayer progressivement l’ensemble des volumes pulmonaires mobilisables depuis le volume résiduel jusqu’au volume de réserve inspiratoire.

2) Le percussionnaire (IPV) par cycle de 5 minutes répétés quatre fois pour chaque enfant :

Une toux spontanée était attendue dans les deux cas. Si cette toux spontanée manquait, une toux provoquée était réalisée toutes les 5 minutes. Chaque technique durait 20 minutes.

La dimension contrôle était le jeu sur un ballon en position redressée pour limiter les risques de RGO (reflux gastro-oesophagien). Les groupes interventions ont également utilisé cette technique pour limiter les pleurs de l’enfant et sa résistance aux manœuvres.

Résultats :

93 enfants ont finalement complété l’étude. Aucune différence n’a été relevée entre les groupes lors de la comparaison initiale.

Un temps d’hospitalisation significativement plus court a été mis en évidence dans les deux groupes (3,6 jours pour l’AAD et 3,5 pour l’IPV vs 4,5 pour le groupe contrôle).

Les différences sur le score de Wang étaient également significatives pour les deux groupes interventionnels à T20 et T80, et meilleure à T20 dans le groupe IPV. Les deux items les plus intéressants mis en évidence étant les sibilances (wheezing) et les tirages (rétractions).

Aucune différence n’a été mise en évidence sur la FC et la SaO2.

Commentaires et Limites :

Dans l’ensemble les résultats de cette étude semblent intéressants avec une réduction du temps d’hospitalisation dans les groupes interventions cliniquement pertinente au vu du prix d’une journée d’hospitalisation pédiatrique. Les auteurs insistent également sur l’apport du jeu avant séance pour favoriser l’adhésion et la « collaboration » de l’enfant aux manœuvres de drainage.

Une nuance sur les résultats secondaires reste à apporter dans la mesure où les analyses statistiques ont été réalisées sur des différences et non pas sur des moyennes en valeur absolues d’où une pertinence clinique et usuelle plus faible.

De plus, la sélection par le score de Wang limite la représentativité de l’échantillon évalué. Enfin, un groupe associant les deux techniques aurait été intéressant pour évaluer un éventuel effet cumulatif de celles-ci.

Bibliographie :

Van Ginderdeuren F, Vandenplas Y, Deneyer, Vanlaethem S, Buyl R, Kerckhofs E. Effectiveness of airway clearance techniques in children hospitalized with acute bronchiolitis. Pediatric Pulmonology, 2016, Jun 2. doi: 10.1002/ppul.23495.