Plusieurs études relatent que les sujets cervicalgiques présentent une diminution de la force des muscles cervicaux (Salo et al, 2006 ; Cagnie et al, 2008 ; Van wik et al, 2010 ; (Geary et al, 2013 ; Versteegh et al, 2015 ; de Florencio et al 2015 ; Kubas et al, 2017). Ce post a pour objectif d’analyser quelques études sur le sujet :

Certaines équipes se sont intéressées à mesurer la force cervicale des sujets à partir de machine assez imposante (Salo et al, 2006 ; Cagnie et al, 2008 ; Van wik et al, 2010). Ces machines ne sont pas nécessairement commercialisées ou difficilement utilisables en pratique clinique du fait de leur coûts ou des connaissances nécessaires en ingérierie pour leur fabrication.

D’autres études ont évalué la mesure de la force cervicale à partir de dynamomètre manuel portable. Ces études ont pour certaines effectué les tests chez des sujets rugbymans avec des positions que l’on pourrait considérer comme dangereuses pour des patients cervicalgiques non rugbyman malgré un bon ICC (0,80 to 0.92) (Geary et al, 2013). D’autres concernaient des auto-tests de force (oui c’est possible apparement) pour lesquels les efforts maximaux peuvent être potentiellement limités par (1) l’engagement du sujet qui pousse contre sa propre main ou (2) par la présence de douleurs scapulo-humérales qui représentent une co-morbidité fréquente dans la population de sujets cervicalgiques (Versteegh et al, 2015). Une autre étude rapporte une excellente fiabilité inter-examinateur (ICC = 0.84– 0.88) à partir du dynamomètre JTECH pour la mesure de la force en flexion, extension et inclinaison cervicale en position assise (statique versant concentrique semble-t-il) chez des sujets asymptomatiques (Kubas et al, 2017). Cependant dans cette étude le protocole de réalisation du test n’est que très peu décrit ce qui limite la reproductibilité du protocole. Bien que des études précédentes rapportent que l’utilisation de dynamomètre fixe permet une meilleure fiabilité que la mesure de la force, dans cette étude, le dynamomètre n’était pas fixé et les sujets n’étaient pas sanglés afin de limiter les compensations de mouvement thoraciques notamment. 
Seule l’étude de Florencio et al (2015) a utilisé des positions sécuritaires et limitant quelques compenations pour évaluer la flexion (0.78), l’extension (0,81) et les inclinaisons droite (0,79) et gauche (0.59) cervicale avec un dynamomètre attaché. Cependant l’étude portait sur des sujets migraineux et ils n’avaient pas mesuré la fiabilité inter-examinateur.

En conclusion, les études semblent s’accorder sur la présence d’une perte de force des muscles cervicaux chez les sujets cervicalgiques. Cependant, il ne semble pas avoir de consensus ni de données sur la procédure d’évaluation la plus reproductible permettant d’évaluer la force des muscles cervicaux chez ces sujets.

  Bibliographie :
  Geary K, Green BS, Delahunt E. Intrarater reliability of neck strength measurement of rugby union players using a handheld dynamometer. J Manipulative Physiol Ther. 2013 Sep;36(7):444-9. 
  Versteegh T, Beaudet D, Greenbaum M, Hellyer L, Tritton A, Walton D. Evaluating the reliability of a novel neck-strength assessment protocolfor healthy adults using self-generated resistance with a hand-held dynamometer. Physiother Can. 2015 Winter;67(1):58-64.. 
  Florencio LL, de Oliveira AS, Carvalho GF, Tolentino Gde A, Dach F, Bigal ME, Fernández-de-las-Peñas C, Bevilaqua Grossi D. Cervical Muscle Strength and Muscle Coactivation During Isometric Contractions in Patients With Migraine: A Cross-Sectional Study. Headache. 2015 Nov-Dec;55(10):1312-22. doi: 10.1111/head.12644. Epub 2015 Sep 21
  Kubas C, Chen YW, Echeverri S, McCann SL, Denhoed MJ, Walker CJ, Kennedy CN, Reid WD. Reliability and Validity of Cervical Range of Motion and Muscle Strength Testing. J Strength Cond Res. 2017 Apr;31(4):1087-1096.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27467513