Une pensée estivale pour nos confrères prenant des vacances, oui il y en a ! Si vous aimez le sport et la sensation de l’effort, vous allez sûrement, en bon vacancier, faire des trails ou de la randonnée. Cela ne manquera pas de vous faire ressentir quelques douleurs. Une cause possible de cet inconfort périphérique pourrait être une petite fracture. Comment pourriez-vous dans ce cas faire votre diagnostic d’exclusion ?

Deux options s’offrent à vous : le traditionnel diapason à 256Hz (le Do/C des mélomanes) ou, depuis ce début d’année, un téléphone cellulaire (c’est beau le progrès !). En utilisant la fonction « vibreur » de votre iPomme et en écoutant l’écho du vibreur via un stéthoscope, vous obtiendrez un test de dépistage d’une sensibilité de 73% (intervalle de confiance à 95% : 0.64 to 0.81) et d’une spécificité de 83% (95%CI:0.77 to 0.88) (Matzek et al., 2014).

Une étude préliminaire aux résultats intéressants mais qui ne détrône pas les golds standards IRM/scintigraphie (Schneiders et al., 2012). En reprenant le principe de l’auscultation osseuse (technique déjà testée avec percussion ou au diapason 128Hz), l’étude de Matzek rappelle l’intérêt de disposer de tests cliniques simples et peu coûteux pour les diagnostiques d’exclusion.

Voici un récapitulatif des différentes techniques instrumentales de diagnostique des fractures :
Auscultation au diapason 128Hz : positif (suspicion de fracture) si diminution ou abolition du bruit : sensibilité = 0.83 et spécificité = 0.8 / si auscultation sur gonflement : sensibilité = 0.92 (Moore, 2009)
Auscultation/percussion : positif si diminution ou abolition du bruit : sensibilité = 0.83 et spécificité = 0.88 (Cuny-Faivre et al., 2008)
Diapason sur la crête tibiale (fracture de fatigue) : positif si sensation désagréable ou douloureuse : sensibilité de 75% et spécificité de 67% avec un diapason 128Hz (Lesho, 1997) contre une sensibilité de 90% et spécificité de 20% avec un diapason 256Hz (Schneiders et al., 2012)

Références

Cuny-Faivre, C., Moreau-Gaudry, A., Berthelot, K., Godart, J., Savary, D., Scrimgeour, C., Danel, V., 2008. Diagnostic clinique des fractures du fémur, évaluation d’un test facile et méconnu. J. Eur. Urgences 21, 119–122. doi:10.1016/j.jeur.2009.02.004

Lesho, E.P., 1997. Can tuning forks replace bone scans for identification of tibial stress fractures? Mil. Med. 162, 802–803.

Matzek, B.A., Fivecoat, P.T., Ritz, R.B., 2014. Novel approach to the diagnosis of fractures in an austere environment using a stethoscope and a cellular phone. Wilderness Environ. Med. 25, 99–102. doi:10.1016/j.wem.2013.09.011

Moore, M.B., 2009. The Use of a Tuning Fork and Stethoscope to Identify Fractures. J. Athl. Train. 44, 272–274.

Schneiders, A.G., Sullivan, S.J., Hendrick, P.A., Hones, B.D.G.M., McMaster, A.R., Sugden, B.A., Tomlinson, C., 2012. The Ability of Clinical Tests to Diagnose Stress Fractures: A Systematic Review and Meta-analysis. J. Orthop. Sports Phys. Ther. 42, 760–771. doi:10.2519/jospt.2012.4000