Comme le slame suffisamment souvent Grand Corps en Forme :
« Le mouvement, c’est du médicament,
Bouger, c’est se soulager,
Quelques gouttes de sueur pour effacer mes douleurs,
L’exercice physique, ça me fout la tri… »

Bref… Pas besoin de vous répéter à quel point les preuves du bénéfice de l’activité physique sur la santé s’accumulent. Les Américains qui sont plus malins mais qui ont quand même Donald Trump (toujours relativiser c’est important) ont même lancé en 2007 leur campagne pro-mouvement baptisée Exercise is Medicine® (EIM)

Si tous les praticiens font de la pub pour l’activité physique et sont persuadés de ses bienfaits sur la santé, il n’en est peut-être pas de même pour les patients qui trouvent des tonnes de subterfuges pour éviter l’exercice (par exemple : « j’ai mal », « oui mais j’ai mal », « j’ai toujours mal », « ok mais j’ai mal », « j’ai vraiment mal », « vous êtes sourd ou quoi ? »). Que faire pour les convaincre de remuer leurs popotins ? Un récent article* propose quelques pistes à dévaler à toute berzingue :

5/ Le montant à débourser pour acheter la maison est fréquemment inversement proportionnel à votre réponse affective positive !

D’un point de vue général, plus l’intensité de l’exercice augmente et plus les affects négatifs risquent d’apparaitre. Bien que les praticiens désirent faire atteindre à leurs patients un seuil d’intensité pour impacter positivement des paramètres de santé, il est peut-être préférable de commencer à les faire bouger très « facilement » pour qu’ils puissent prendre confiance. Donc, il est peut-être nécessaire de laisser tomber la notion de « dose » d’exercice physique, au moins dans un premier temps.

6/ Non, vraiment j’ai cherché toute la journée un lien entre l’émission de Plaza, le cerveau et les neurosciences… je n’ai rien trouvé

Pour la prescription d’exercice, les praticiens doivent se référer aux travaux en neurosciences en respectant les principes de réponses affectives, motivationnelles et comportementales : par exemple, les circuits de la récompense (dopamine et sérotonine) sont activés par le fait de VOULOIR et/ou d’AIMER faire quelque chose. Il est fondamental que les praticiens se centrent sur les volontés et désirs du patient et non sur leurs propres émotions et cognitions.

7/ « Il faut que l’acheteur se sentent déjà chez lui quand il visite, qu’il se projette dans sa future maison » S. Plaza

Une phrase martelée par les vendeurs de biens immobiliers qui doit faire penser aux praticiens d’utiliser un "langage marketing" pour parler de l’activité physique : l’accent devrait être mis sur des termes vendeurs comme "faire le plein d’énergie", "du plaisir, bonheur, bien-être ou la vitalité procurée", etc.

CONCLUSION

Pour résumer leur approche, les auteurs ont mis au point un outil sympathique (à traduire ?) destiné au patient que vous devriez pouvoir voir ici si vous n’avez pas accès à l’article.

Références

* Segar, M. L., Guérin, E., Phillips, E., & Fortier, M. (2016). From a Vital Sign to Vitality: Selling Exercise So Patients Want to Buy It. Translational Journal of the American College of Sports Medicine, 1(11), 97-102.