Les exercices de contrôle moteur (ECM) sont considérés comme des exercices qui se focalisent sur l’activation des muscles profonds du tronc et ciblent la restauration du contrôle de la coordination de ces muscles (progression vers des taches plus complexes et fonctionnelles). Cette technique de traitement a déjà fait l’objet de plusieurs essais cliniques et revues systématiques.

La première revue systématique de la Cochrane évaluant l’efficacité des exercices de contrôle moteur dans la lombalgie chronique non spécifique vient de paraitre et est assez explicite.

Méthode : une recherche d’essais contrôlés randomisés a été menée jusqu’en avril 2015 à travers 8 bases de données et 2 registres d’essais cliniques. L’analyse des données était de meilleure qualité que les précédentes revues sur le sujet (méta analyse possible, utilisation du GRADE, etc.).

Critères de sélection : essais contrôlés randomisés qui comparaient les ECM à une absence de traitement, un autre traitement ou en tant qu’adjuvant thérapeutique. Si le traitement utilisait les ECM en combinaison à une autre technique, ils devaient, pour être inclus, représenter au moins 50% du traitement. Les critères d’évaluation principale concernaient la douleur et le handicap. Les critères d’évaluation secondaire concernaient la fonction, la qualité de vie, l’impression globale d’amélioration, le retour au travail, les effets secondaires et les récidives.

Résultats : 29 essais ont été retenus (n=2431). 76.6% des essais inclus présentaient un faible risque de biais (86% de tous les participants).

– Il existe des preuves de qualité faible à élevée montrant que les ECM ne sont pas plus efficaces cliniquement que d’autres types d’exercices et ce, à n’importe quel stade de suivi (court, moyen et long terme) et quel que soient les critères de mesure retenus.

– En comparaison à une intervention minimaliste (un placebo, des conseils, de l’éducation ou l’absence de traitement), il existe des preuves de qualité faible à modérée montrant que les ECM sont efficaces pour améliorer la douleur à court, à moyen et à long terme avec des tailles d’effet moyennes (à long terme, MD -12,97; IC à 95% -18,51 à -7,42). Il existe également une différence cliniquement importante concernant les résultats sur la fonction et l’impression globale de récupération par rapport à une intervention minimaliste.

– Il existe des preuves de qualité modérée à élevée montrant qu’il n’y a aucune différence cliniquement importante entre ECM et thérapie manuelle à n’importe quel stade de suivi et quel que soient les critères de mesure retenus.

– Enfin, il existe des preuves de qualité très faible à faible montrant que les ECM sont cliniquement plus efficaces que de l’exercice physique associé à des agents électro physiques (AEP) sur la douleur, le handicap, l’impression globale de récupération et la qualité de vie avec tailles d’effet moyennes à grandes (douleur à court terme, MD – 30.18; IC à 95% -35,32 à -25,05).

Conclusions des auteurs:

Il existe des preuves de qualité très faible à modérée montrant que les ECM ont un effet cliniquement important par rapport à une intervention minimaliste dans la lombalgie chronique.

Comme les ECM ne semblent pas supérieurs cliniquement à d’autres types d’exercices, le choix des exercices dans la lombalgie chronique non spécifique devrait s’appuyer sur les préférences du patient et/ou du thérapeute, la formation du thérapeute, les notions de couts et de sécurité.
 

Référence

Saragiotto BT, Maher CG, Yamato TP, Costa LO, Menezes Costa LC, Ostelo RW, Macedo LG. Motor control exercise for chronic non-specific low-back pain. Cochrane Database Syst Rev. 2016 Jan 7;1.
Abstract ici
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