Efficacité d
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L’augmentation du flux respiratoire est une technique qui est enseignée depuis de nombreuses années dans les écoles de kinésithérapie françaises et utilisée dans les services de rééducation. Son efficacité tout comme bon nombre de nos pratiques peinent à être justifiée par des études cliniques de qualité. Leur nombre d’essais cliniques sont insuffisant et il est difficile aujourd’hui de déterminer efficacité de ces interventions. Pour exemple, une récente revue Cochrane a examiné les effets de certaines techniques de kinésithérapie respiratoire dans le traitement de la bronchiolite. Sur seulement 6 études trouvées, 3 ont été incluses (2 réalisées en GB et 1 en Argentine) dont les traitements se composaient de percussions, de postures de drainage et de vibrations. De manière surprenante, les auteurs concluaient, malgré le nombre insuffisant d’études, qu’une rééducation respiratoire utilisant cette technique n’était pas recommandée chez des enfants présentant un épisode de bronchiolite. Néanmoins, ceci semble aller dans le sens d’une conférence de consensus publiée par la HAS en 2000 sur la prise en charge de la bronchiolite du nourrisson où ces techniques ne figurent pas dans les recommandations. Une distinction est faite entre la pratique anglo-saxonne (Conventional Chest Physical Therapy) et la pratique francophone composée de techniques de désobstruction des voies aériennes supérieures et inférieures (p17) parmi lesquelles figure l’augmentation lente du flux respiratoire (AFL lente), mais pas seulement.

Les résultats de l’étude Bronkinou montrent que les patients qui bénéficient de la technique d’augmentation passive du flux expiratoire en plus de l’aspiration nasale ne s’améliorent pas plus rapidement que ceux qui ont seulement l’aspiration nasale. Cette durée, exprimée en jours, n’est pas différente entre les groupes quelque soit le traitement proposé. Par contre, la proportion d’enfants exposés à des effets secondaires (vomissement) est plus importante avec cette manœuvre (4.1 %) même s’ils sont aussi présents avec l’aspiration nasale, mais dans de moindres proportions (0.4 %). Il n’est pas possible de connaitre à la lecture du protocole si l’AFE pratiquée dans l’étude Bronkinou, qui provoque le vomissement en cours de séances, correspond à l’AFE lente recommandée par la HAS ou bien s’il s’agit d’une manœuvre plus « violente » dont cet effet secondaire serait la conséquence. Quoi qu’il en soit, une AFE trop intense n’est pas à recommander dans cette prise en charge.
Les participants de cette étude étaient tous hospitalisés pour un premier épisode de bronchiolite et devaient présenter des signes cliniques spécifiques qui limitent d’autant l’extension de ces résultats à d’autres enfants. La plupart des enfants qui sont vus en pratique quotidienne pour une prise en charge de kinésithérapie respiratoire ne nécessitent pas une hospitalisation au vu des symptômes qu’ils présentent. Rien ne permet d’affirmer que l’effet du traitement proposé soit comparable dans une autre population de sujets moins sévères, limitant la généralisation de ces conclusions. Enfin, l’absence de différences de cette technique de rééducation dans des cas sévères de bronchiolite n’est peut-être pas trop surprenante où l’aspiration nasale demeure très certainement le moyen le plus efficace de désencombrer les voies aériennes, car elle ne demande pas aucune participation et ne génère donc pas la même fatigue. Les techniques de rééducation incluant un désencombrement rhino-pharyngé et des expirations lentes sont peut-être plus à même de prévenir l’aggravation et sont sans doute moins traumatisantes que l’aspiration nasale chez des enfants présentant un tableau clinique moins grave.

Applications pratiques pour la physiothérapie
Dans le cas d’un nourrisson en phase aiguë de bronchiolite et hospitalisé il semble préférable de réaliser une aspiration nasale seule.
Les effets secondaires de l’AFE seraient ainsi évités.

Niveau d’information – 0 (déjà connu et confirmé) à 5 (inédit et novateur) : 5

Référence de l’étude :
Gajdos V, Katsahian S, Beydon N, Abadie V, de Pontual L, Larrar S, Epaud R,
Chevallier B, Bailleux S, Mollet-Boudjemline A, Bouyer J, Chevret S, Labrune P.
Effectiveness of chest physiotherapy in infants hospitalized with acute
bronchiolitis: a multicenter, randomized, controlled trial. PLoS Med. 2010 Sep
28;7(9)