ERS 2011 : Accompagnement thérapeutique non pharmacologique des exacerbations des BPCO
L’objectif de ce symposium était de comprendre la prise en charge non pharmacologique et les conséquences non respiratoires (dysfonction musculaire et comorbidités) et leurs traitements.

I Evaluation des exacerbations par Nancy Kline Leidy (USA)
L’exacerbation telle qu’elle a été décrite par la GOLD en 2006 est une modification de la dyspnée, de la toux et de l’expectoration.
Le questionnaire Patient-Reported Outcome (EXACT-PRO) permet de repérer des signes d’exacerbation, il se remplit en 10’, tous les soirs.
[Leidy et al AJRCCM 2011]
Nancy Kline Leidy résume l’accompagnement thérapeutique des exacerbations des BPCO en trois mots : Evaluer-Comprendre-Traiter.

II La kinésithérapie respiratoire manuelle au cours d’une exacerbation est-elle une valeure ajoutée ?
Jane Cross (UK) présente l’étude MATREX.
En 2004, la review systématique des guidelines de l’ACCP a répondue par la négative à cette question ;
En 2007, Garrod et Lasseron ont obtenus des résultats identiques, concluant que des RCT étaient nécessaires pour évaluer la qualité de vie, la fréquence des exacerbations, le nombre d’hospitalisation.
Les résultats de l’étude MATREX à 6 mois, montrent que la kinésithérapie respiratoire manuelle n’apporte pas de bénéfice sur la qualité de vie (évaluée par le SGRQ) des BPCO en phase d’exacerbation.
L’étude est consultable

III Réhabilitation : le plus tôt est le mieux ? John Seymour (UK)
La réadaptation à l’effort des patients atteints de BPCO en phase d’exacerbation a été étudiée par Price (Thorax 2006), Hurst (NEJM 2010), Griffiths (Lancet 2000).
Plusieurs bénéfices ont été montrés :
sur la dyspnée (Seemungal, AJRCCM 2000),
sur la qualité de vie (Spencer 2003),
sur la distance de marche (Cote, Chest 2007),
sur la force musculaire (Kortebern JAMA 2007, Spruit Thorax 2003)
sur les AVQ (Pitta Chest 2006 et 2008)
Dans une review Cochrane en 2010, Puhan a montré les effets d’une prise en charge précoce en réhabilitation respiratoire sur la qualité de vie.
Si Seymour en 2010 a mis en évidence une très forte diminution de la Force Maximale Volontaire du Quadriceps des patients atteints de BPCO en phase d’exacerbation, Ko en 2011 n’a pas obtenu de résultats : le niveau d’intensité d’exercice était peut-être trop bas, le programme ne comprenait pas non plus d’auto-prise en charge et débutait seulement à 3 semaines.
Le niveau d’intensité de l’exercice, l’auto-prise en charge et la précocité du programme sont des notions importantes.
John Seymour conclue en mettant en avant l’importance de l’exercice ET de l’éducation.
Les patients en phase d’exacerbation ayant un facteur d’adhésion plus élevé qu’en phase stable.

IV Evaluation et traitement des comorbidités par Wim Janseen (Nl)
L’exacerbation chez les patientss atteints de BPCO a des conséquences systémiques, notamment une diminution de la force du quadriceps décrites par Spruit (2003), Pitta (2005), et Troosters (2010). L’intervention sur le muscle périphérique lors de l’exacerbation a des résultats : amélioration de la force et du périmètre de marche (Seymour Thorax 2010).
L’évaluation des patients atteints de BPCO en exacerbation doit inclure un Test de marche de 6 minutes et une évaluation de la Force maximale volontaire du quadriceps.
La réadaptation à l’effort agit sur le traitement des conséquences systémiques.