Le CCFT

Craniocervical Flexion Test (CCFT) : (ou test de flexion craniocervicale) Il s’agit d’un test utilisé largement par nous autres, les physiothérapeutes.

l’objectif serait d’évaluer le contrôle moteur des muscles cervicaux profonds en mesurant leur activation et leur endurance. Pour sa réalisation il est nécessaire d’utiliser un appareil de biofeedback : un PBU (outil spécialement conçu pour cette tâche) ou un tensiomètre fera très bien l’affaire.

Le patient est allongé sur le dos en position neutre (regard à l’horizon vertical) et le dispositif de biofeedback est placé au niveau de la lordose cervicale.
La résistance est ensuite gonflée à 20 mmHg et plusieurs instructions sont ensuite données au patient :
– augmenter la pression de seulement 2mmHg.
– tenir la position 10 sec ou 20 sec ou 30 sec.
– revenir à une pression de base. et retenter l’expérience à différents paliers de pression.
– il est possible de demander une contraction maximale pendant 10 sec et d’en mesurer l’intensité.

les mesures sont répétées 2 à 3 fois.

Compensation à éviter : les contraction trop importante avec recrutement des Sterno-cléido-mastoïdienne et changement de position par exemple.

Ces tests, une fois détournés, peuvent servir d’exercices de rééducation (proposer une contraction maximale, des séries de répétition, etc.).

L’étude en question

Ce mois ci dans le PTJ, une revue analyse les études relative au  CCFT pour évaluer les muscles fléchisseurs du cou. Deux évaluateurs ont indépendamment extrait les données et évalué le risque de biais d’études individuelles à l’aide des normes basées sur le consensus pour la sélection des instruments de mesure de la santé (COSMIN). La note globale de chaque propriété de mesure a été classée comme «positive», «indéterminée» ou «négative». La note globale était accompagnée d’un niveau de preuve.

Quatorze études ont été incluses dans la synthèse des données.

Résultats 

Le niveau de preuve est modéré pour la fiabilité inter-évaluateurs et intra-évaluateur ainsi que pour  la validité convergente. Il y a un niveau de preuve contradictoires pour la validité discriminatoire. L’erreur de mesure est indéterminée, avec un niveau de preuve inconnu. La réactivité est négative, avec un niveau de preuve limité.

Conclusion

En raison des preuves contradictoires et de faible qualité, la prudence est recommandée lors de l’utilisation du CCFT comme test discriminatoire et comme mesure des résultats. Des études futures mieux conçues sont justifiées.

Francisco Xavier de Araujo, Giovanni E Ferreira, Maurício Scholl Schell, Marcelo Peduzzi de Castro, Daniel Cury Ribeiro, Marcelo Faria Silva, Measurement Properties of the Craniocervical Flexion Test: A Systematic Review, Physical Therapy, Volume 100, Issue 7, July 2020, Pages 1094–1117, https://doi.org/10.1093/ptj/pzaa072