Le moyen Age est sans aucun doute la période la plus pauvre de notre voyage. Un mot la définit parfaitement : obscurantisme.

Au Moyen-Âge, les médecins sont sous la dominance de l’Église ; nous entrons dans une période de régression intellectuelle majeure. L’Église catholique interdit la recherche scientifique (notamment les dissections humaines et les vivisections animales), la philosophie, la médecine. La morale chrétienne s’oppose à l’éthique médicale. Les savoirs philosophiques et médicaux grecs disparaissent malgré les efforts de certains moines pour protéger ces documents. Le dogme religieux va constituer un frein à l’avancée de la médecine : le transfert des savoirs médicaux s’opère alors vers le monde Arabe et vers l’Orient.

Les médecins ne s’intéressent plus vraiment à la douleur. Celle-ci est jugée ambivalente : à la fois châtiment de Dieu et récompense possible dans l’au-delà (le Purgatoire est imaginé au 12ème siècle). Au-delà de ces considérations plutôt théoriques, on constate aussi un recul dans la recherche de son soulagement : l’usage des plantes sédatives (qui sont pourtant bien connues à cette époque) est limité et souvent condamné. Comme la chrétienté véhicule l’idée d’une douleur nécessaire, voire d’une injonction divine, lutter contre la souffrance revient à refuser cette soumission : il n’y a pas d’autre alternative que d’accepter la douleur. Même constat avec la maladie : à la fois punition Divine pour les fautes commises par le pécheur et sorte de récompense, de mise à l’épreuve pour le malade dans sa quête du salut (le rachat de ses péchés).

Les considérations d’un corps méprisé et d’une douleur nécessaire car rédemptrice vont perdurer jusqu’à la fin du XIIè siècle…

A suivre…

Références

Rey, R. (2000). Histoire de la douleur. Découverte.

Evolution de la prise en charge de la douleur dans l’Histoire (Yves Lazorthes)