L’exclusion de cette condition peut paraîttre nécessaire pour évaluer un risque vasculo-nerveux chez des patients post-whiplash cervical (coup du lapin) ou en examen pré-manipulatif cervical. Cette instabilité du rachis cervical supérieur peut être liée à une dégradation des ligaments cranio-cervicaux (ligament transverse, alaire, membrane tectoriale, etc) pouvant provoquer une cervicalgie, des torticolis, et surtout un risque ou des signes neurologiques. Cette revue systématique (Hutting et coll, 2013) s’est intéressée à la précision diagnostique des tests cliniques évaluant cette instabilité du rachis cervical supérieur. 5 études ont été retenues.

Résultats :

– Le Sharp-Purser Test est le test le plus utilisé et il a montré des valeurs de sensibilité et de spécificité très variables et parfois faibles. De plus ce test ne semble pas être reproductible (Kappa entre .06 and .67) (Cattrysse et al, 1997 ; Forrester et Barlas, 1999).
– 4 études sur 5 comprennent des patients avec des poly-arthrites rhumatoïdes qui ont évalué l’instabilité atloïdo-axoïdienne par radiographie dynamique (Forrester et Barlas 1999 ; Mathews et coll, 1969 ; Stevens, 1971 ; Uitvlugt et Indenbaum, 1988).
– Une seule étude comprenait des whiplash cervicaux (Kaale et coll, 2008) qui a comparé les tests avec l’intégrité collagénique à l’IRM statique ce qui limite la généralisation de l’utilisation de ces tests d’instabilité. De plus, une autre méta-analyse conclut qu’il ne peut pas être supposé que ces signes à l’IRM sur les ligaments alaires et transverses puissent être corrélés aux wiplash cervicaux (Li et coll, 2013).

Conclusion :

Les auteurs de cette revue systématique (Hutting et coll, 2013) concluent que les données actuelles suggèrent qu’en dehors des cas de polyarthrite rhumatoïde, l’intérêt clinique de ces tests d’instabilité cranio-cervicale est faible.

Commentaires :

Ces tests ne devraient pas être destinés à diagnostiquer une instabilité crânio-cervicale, mais plutôt à mettre en évidence des sujets à risque, notamment pour les manipulations, pour lesquels d’autre examens ou prise en charge pourraient être envisagés (Osmotherly, 2015).

Références :

Hutting N, Scholten-Peeters GG, Vijverman V, Keesenberg MD, Verhagen AP. Diagnostic accuracy of upper cervical spine instability tests: a systematic review. Phys Ther. 2013 Dec;93(12):1686-95. doi: 10.2522/ptj.20130186. Epub 2013 Jul 25
En accès libre ici : http://ptjournal.apta.org/content/93/12/1686.full.pdf
Forrester G, Barlas P. Reliability and validity of the Sharp-Purser test in the assess- ment of atlato-axial instability in patients with rheumatoid arthritis. Physiotherapy. 1999;85:376.
Mathews JA. Atlanto-axial subluxation in rheumatoid arthritis. Ann Rheum Dis. 1969;28:260 –266.
Stevens JC, Cartlidge NE, Saunders M, et al. Atlanto-axial subluxation and cervi- cal myelopathy in rheumatoid arthritis. Q J Med. 1971;40:391– 408.
Uitvlugt G, Indenbaum S. Clinical assess- ment of atlantoaxial instability using the Sharp-Purser test. Arthritis Rheum. 1988; 31:918 –922.
Kaale BR, Krakenes J, Albrektsen G, Wester K. Clinical assessment techniques for detecting ligament and membrane inju- ries in the upper cervical spine region: a comparison with MRI results. Man Ther. 2008;13:397– 403.
Cattrysse E, Swinkels R, Oostendorp R, Duquet W. Upper cervical instability: are clinical tests reliable? Man Ther. 1997;2: 91–97
Li Q, Shen H, Li M. Magnetic resonance imaging signal changes of alar and transverse ligaments not correlated with whiplash-associated disorders: a meta-analysis of case-control studies. Eur Spine J. 2013 Jan;22(1):14-20
Grieve’s Modern Musculoskeletal Physiotherapy, Edition: 4th, Chapter: Chapter 35.3, Pre-manipulative screening for craniocervical ligament integrity. Publisher: Churchill Livingstone, Editors: Jull G, Moore AP, Falla D, Lewis J, McCarthy C, Sterling M. pp.352-356