Nous évoquions dans notre précédent article les différents moments de force s’exerçant au niveau de l’articulation coxo-fémorale lors de l’exécution du swing de golf. En conclusion nous signalions que les évaluer lors d’un épisode de lombalgie chez le golfeur pourrait s’avérer intéressant. L’article de Murray et al. nous éclaire un peu plus sur ce sujet.

La relation entre déficit de rotation de la coxo-fémorale et lombalgie chez le golfeur amateur n’avait pas été établi auparavant. Il fut démontré chez les joueurs de tennis professionnels, les golfeurs professionnels, de même que dans la population non sportive.

Nous savons par ailleurs que les forces de torsion au niveau de la colonne lombaire sont plus importantes chez les golfeurs amateurs que professionnels.

Méthode :

Soixante-quatre joueurs provenant de deux clubs différents ont été réparti en deux groupes. Un groupe contrôle n’ayant jamais reporté d’épisode de lombalgie et un groupe s’étant plaint de ce problème lors des douze derniers mois ou au moment de l’étude. La lombalgie étant définie comme une douleur ou dysfonction de la région lombaire influençant de façon négative la capacité du joueur à s’entrainer.

Sont exclus les causes traumatiques ou chirurgicales. Le groupe test (GT) contenait au final 28 personnes et le groupe contrôle (GC) 36. Les rotations médiales (RM) et latérales (RL) ont été mesuré, à l’aveugle, en passif et actif, à l’aide d’un inclinomètre, les sujets placés en décubitus ventral le genou à 90°de flexion. Les mesures ont montrées une bonne reproductibilité intra-testeur ICC > 0,95 et inter- testeur > 0,83 avec un intervalle de confiance de 95%.

Résultats :

Inter-groupe :

Le GT montre un déficit de 10° de RM en passif et 7° en actif par rapport au GC uniquement sur la jambe située la plus près de la cible (gauche pour un droitier). Aucune différence sur la RL.

Intra-groupe :

Dans le GT, il est retrouvé 7° de différence en RM passive entre les deux jambes et 9° en actif. Aucune différence n’est établie, entre les deux jambes, dans le GC.

Analyse :

L’étude n’est pas dénuée de défaut, recueil d’information, pas d’’examen complémentaire permettant d’éliminer certains facteurs comme la coxarthrose.
Toutefois la concomitance de résultats avec d’autres études, évaluant ce facteur, dans d’autres populations permet de généraliser ces résultats. Il n’est cependant pas possible d’établir la causalité entre lombalgie et RM coxo-fémorale à travers ces résultats. La répétition des swings avec le corps qui pivote autour de cette hanche pourrait causer des microtraumatismes articulaires créant le déficit. A l’inverse une diminution de la RM coxo-fémorale est susceptible d’entrainer une compensation de la colonne lombaire est générer une lombalgie.

Conclusion :

L’évaluation et le traitement de la RM coxo-fémorale chez le golfeur lombalgique pourrait favoriser sa guérison, comme une étude de cas, réalisée sur un golfeur professionnel, le suggère. Toutefois le lien de cause à effet n’est pas établi et d’autres études devront se pencher sur le sujet.

Référence :

Eoghan Murray, Emma Birley, Richard Twycross-Lewis, Dylan Morrissey* ; The relationship between hip rotation range of movement and low back pain prevalence in amateur golfers: An observational study ; Physical Therapy in Sport 10 (2009) 131–135

Article soumis le 5 décembre 2013 et accepté le 8 après mise en forme.