C’est ce que semble montrer une revue systématique d’une équipe néo-zélandaise, parue dans Manual Therapy en mai 2014 [1].

Méthode

5 bases de données ont été interrogées (Ovid Medline, Embase, AMED, PEDro et la Cochrane library) à la recherche d’étude en anglais et concernant l’humain. Rappelez vous une étude déniché par JLE concernant l’effet immédiat analgésique d’une mobilisation accessoire postéro-antérieur (PA) sur le rat en comparaison d’un placebo [2].

Ici, il s’agit d’un registre différent, puisque cela concerne des paramètres sympathiques (pression artérielle, fréquence cardiaque, fréquence respiratoire, conductance et température de la peau) mais, là aussi, immédiatement après la mobilisation.

Les mobilisations devaient être de type passives accessoires en comparaison à une mobilisation placebo et/ou pas de traitement chez des personnes saines ou pathologiques.
Cela ne concernait pas les Mobilisations With Movement (MWM) ni les manipulations haute vélocité-petite amplitude.
La qualité des études a été évaluée grâce à la RoB tool de la Cochrane et l’échelle PEDro.

Résultats

7 études sont ressorties. Une seule s’intéressait à une population pathologique. 5 concernaient le rachis cervical contre 1 pour le rachis thoracique, et 1 pour le rachis lombaire.
Toutes les études utilisaient des mobilisations de grade III. 5 études utilisaient des mobilisations accessoires PA.

Conclusion
Les auteurs concluent qu’ils existent des preuves concernant l’effet des mobilisations spinales sur le système nerveux sympathique. L’effet était plutôt excitateur sauf pour la température de la peau.

Commentaire ActuKiné
Les conclusions de cette revue ne se retrouvent pas complètement dans d’autres publications. En effet, bien que l’effet sur le système sympathique semble indéniable, une autre étude a montré que l’effet pouvait soit être inhibiteur soit excitateur en fonction de l’endroit du rachis et si il s’agit d’une manipulation ou d’une mobilisation (bien que cette théorie ne soit pas vraiment soutenue par les auteurs) [3].
Pour ce qui est des mécanismes d’action, beaucoup de publications sont citées en référence, mais pour commencer vous pourrez vous pencher sur 2 références citées en introduction, l’une évoquant le rôle du cerveau [4]; l’autre la proximité des ganglions de la chaîne sympathique et du rachis [5].
Les commentaires argumentés des physios chevronnés sont les bienvenus.

Références
[1] Kingston L, Claydon L, Tumilty S. The effects of spinal mobilizations on the sympathetic nervous system: A systematic review. Man Ther. 2014 Aug;19(4):281-287

Résumé disponible en ligne

[2] Grayson, J. E., Barton, T., Cabot, P. J., & Souvlis, T. (2012). Spinal manual therapy produces rapid onset analgesia in a rodent model. Manual Therapy, 17(4), 292–7.

[3] Welch A, Boone R. Sympathetic and parasympathetic responses to specific diver- sified adjustments to chiropractic vertebral subluxations of the cervical and thoracic spine. J Chiropr Med 2008;7(3):86e93.

[4] Evans DW. Mechanisms and effects of spinal high-velocity, low-amplitude thrust manipulation: previous theories. J Manip Physiol Ther 2002;25(4):251e62.

[5] Petersen N, Vicenzino B, Wright A. The effects of a cervical mobilisation technique on sympathetic outflow to the upper limb in normal subjects. Physiother Theory Pract 1993;9(3):149e56.