De nombreuses études ont démontré que le niveau d’activité journalière chez les patients atteints de BPCO est inférieur au sujet en bonne santé du même âge. Cette sédentarisation est associée à un pronostic vital défavorable. La réhabilitation respiratoire apporte de nombreux bénéfices chez ces patients (diminution de la dyspnée, amélioration de la qualité de vie, diminution des exacerbations etc…). Néanmoins, l’impact de celle-ci sur le niveau d’activité journalière des patients BPCO est encore controversé…
L’interval training est une méthode de réentraînement durant laquelle l’exercice à haute intensité est entrecoupé de périodes de repos ou de faible intensité. Cette méthode avec des intervalles inférieurs ou égaux à 1 minute à forte intensité, comparé à un entraînement continu, diminue la sensation de dyspnée à l’effort et de fatigue musculaire. Cette modalité peut donc être intéressante pour des patients dyspnéiques ne tolérant pas une forte intensité lors d’un travail en endurance continue. L’objectif de cette étude était d’observer l’effet d’un programme d’interval training à haute intensité sur le niveau d’activité journalière après 12 semaines de réhabilitation.

Méthode :
Cette étude est randomisée contrôlée comparant 2 groupes : groupe « interval traning » (45 min, 3/semaines, 130% puissance maximale, 30s actif/30s repos) et groupe « contrôle » ne recevant pas de réhabilitation. L’enregistrement du niveau d’activité journalière a été effectué sur une durée de 7 jours consécutifs au début de l’étude, à 12 semaines et à 24 semaines (soit 12 semaines après le programme de réhabilitation pour le groupe « interval training »). 150 patients ont été inclus. L’analyse des données a été effectuée en per-protocole (les patients non observant, perdu de vue etc. ont été exclus de l’analyse).

Résultats :
Les caractéristiques initiales des patients des 2 groupes sont comparables.
Après 12 semaines de réentraînement, le groupe « interval training » a augmenté significativement et cliniquement le nombre de pas par jour (1094±1158 pas/j soit +27% par rapport au départ). Une différence significative et clinique a été observée entre le groupe « interval training » et le groupe contrôle : 5136±2866 versus 3453±2493 pas/j respectivement. A 24 semaines (12 semaines post-réhabilitation), les bénéfices sur le niveau d’activité journalière sont maintenus.

Commentaire :
Dans cette étude, l’interval training était à 130% de la Puissance maximale. Il aurait été intéressant que les résultats soient analysés en « intention de traiter » plutôt qu’en « per-protocole » afin d’avoir une vision de l’observance des patients à ce programme d’interval training et le nombre de patients n’ayant pas tolérés cette intensité.

Référence : Louvaris Z et coll. Interval training induces clinically meaningful effects in daily activity levels in COPD. Eur Respir J. 2016 Aug;48(2):567-70.

Pour en savoir plus : http://erj.ersjournals.com/content/48/2/567.long