Lombalgie  : faut-il porter plainte contre ses parents ?
Vous avez dû vous en rendre compte en pratiquant, les résultats de nos traitements sur les lombalgies chroniques non spécifiques (LCNS) sont limités. Vous n’êtes pas seul à l’avoir remarqué : une revue systématique (1) conforte ce ressenti puisque 47% des RCT évaluant l’effet des traitements pour la lombalgie chronique montre une action antalgique de moins de 10 points sur une NRS (0-100), 38% montre une diminution de 10 à 20 points et seulement 15% de plus de 20 points.

Les traitements semblant limités, une partie des recherches s’est concentrée sur les facteurs de risque des LCNS avec pour objectif de proposer à terme des stratégies de prévention.

Un type d’étude actuellement très employé concerne les jumeaux car ils permettent de contrôler avec précision le déterminant génétique. On utilise des études longitudinales avec des paires discordantes pour un facteur de risque particulier qui sont suivies en prospectif jusqu’à ce que l’un des individus de la paire expérimente l’événement ou bien des études transversales où l’exposition est analysée rétrospectivement.

Une revue systématique récente (2) fait le point sur l’impact de certains facteurs de risque sur la LCNS. Il en résulte que la composante génétique contribue à la prévalence de la LCNS entre 21 et 67% suivant le type de condition (sévérité) : certaines lombalgies (chroniques et invalidantes) semblent plus influencées par la génétique que d’autres (aiguës et moins invalidantes). La génétique n’affecte donc pas la LCNS de façon homogène et est dépendante de la manière dont on évalue la lombalgie : une lombalgie nécessitant une hospitalisation possède une composante génétique évaluée à 46% alors que la prévalence de n’importe quelle lombalgie a une influence génétique de 27%.

Enfin, le tabagisme et l’obésité sont également associés à la LCNS même quand le facteur génétique est contrôlé. L’impact du statut socio-économique, de la charge de travail, de l’activité physique et de la dépression est plus difficile à appréhender. Ces facteurs nécessiteront de nouvelles études

Question ActuKiné

Faut-il parler à vos patients d’une composante sur laquelle ils n’ont aucune emprise ?
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Références

(1) Machado LA, Kamper SJ, Herbert RD, Maher CG, McAuley JH. Analgesic effects of treatments for non-specific low back pain: a meta-analysis of placebo-controlled randomized trials. Rheumatology (Oxford). 2009 May;48(5):520-7.

(2) Ferreira, P., Beckenkamp, P., Maher, C., Hopper, J., & Ferreira, M. Nature or nurture in low back pain? Results of a systematic review of studies based on twin samples. Eur J Pain. 2013 Aug;17(7):957-71.
Disponible ici