En 2015, à Manchester, s’est tenue la 4ème « International Patellofemoral Pain Research Retreat » (en attendant la 5ème qui aura lieu dans quelques jours à Brisbane). De cette conférence, a abouti des « consensus statement » qui font l’objet de publications dans le British Journal of Sports Medicine.
Cette note traite de la partie 1 qui concerne la terminologie, les définitions, l’examen clinique, l’histoire naturelle, l’arthrose fermoro-patellaire et des mesures de suivi.

Les auteurs de cette publication, tous experts du syndrome femoro-patellaire, ont donné différents avis qui font actuellement consensus.
L’article est en accès libre, mais vous nous livrons ici les points importants.

-Pour la terminologie, préférez utiliser le terme « douleur femoro-patellaire » (patellofemoral pain) qui est aussi synonyme de syndrome femoro-patellaire, de chondomalacie patellaire, de douleur antérieure de genou ou de « genou du coureur » (runner’s knee).
-Le critère majeur pour définir un SFP est une douleur autour ou derrière la patella qui est aggravée par au moins une activité qui contraint l’articulation femoro-patellaire avec le genou fléchi en charge (accroupissement, escaliers, course à pied etc…)
-Les personnes ayant une histoire de luxation ou subluxation représente un sous groupe du SFP.
-Le test le plus valable pour diagnostiquer un SFP est une douleur antérieure de genou induite par un mouvement de squat (un SFP est présent chez 80% des patients positifs à ce test).
-Le SFP est fréquent chez les jeunes adolescents, et sa prévalence est de 7 à 28%. Son incidence est de 9,2% (par an ? pour quelle population ?)
-L’arthrose femoro-patellaire est un sous groupe mésestimé des patients avec arthrose de genou.
-Une varitété de facteurs modifie la biomécanique et augmente le stress sur l’articulation femoro-patellaire, jusqu’à aboutir à de l’arthrose femoro-patellaire (mauvaise alignement patellaire, faiblesse musculaire, biomécanique anormale etc…)
-Les ligamentoplasties, qu’il s’agisse de DIDT ou KJ, augmentent le risque d’arthrose femoro-patellaire.
-La relation entre la structure anormale de l’articulation femoro-ptellaire et la douleur est floue.
-Le paquet graisseux infra-patellaire (Hoffa) est un tissu intracapsulaire et extrasynovial qui est hautement innervé et est une cause potentielle de SFP.
-Les caractéristiques cliniques de l’arthrose femoro-patellaire semblent différentes de l’arthrose femoro-tibiale.
-Un traitement multimodal (exercices thérapeutiques, éducation, thérapie manuelle et taping en autres) ou le port d’attelles peuvent améliorer les patients avec de l’arthrose femoro-patellaire.
-Peu d’outils de mesure de suivi spécifiques au SFP ont été développés. Une future étude Delphi permettra de préciser cela.

Pour ce qui est des interventions cliniques, une publication consensus a également été produite dont la référence se trouve en bas de note (en accès libre).

Référence
Crossley KM, et al. 2016 Patellofemoral pain consensus statement from the 4th International Patellofemoral Pain Research Retreat, Manchester. Part 1: Terminology, definitions, clinical examination, natural history, patellofemoral osteoarthritis and patient-reported outcome measures
Br J Sports Med 2016;50:839–843

Crossley KM, van Middelkoop M, Callaghan MK, et al. 2016 patellofemoral pain
consensus statement from the 4th International Patellofemoral Pain Research 43 Retreat, Manchester Part 2: Recommended physical interventions (exercise, taping, bracing, foot orthoses and combined interventions). Br J Sports Med 2016;50:
844–52.