Quelle offre de soins dans 20 ans ? La réponse serait la production de soins à distance ou télésanté (partie 2)
Hier, nous évoquions le développement de la coopération entre professionnels de santé comme une des solutions envisagée par le gouvernement pour répondre aux défis de l’offre de soins dans les 20 prochaines années.

Aujourd’hui, nous abordons la télésanté qui se définit comme l’ensemble des actes et services de santé assurés à distance
grâce aux technologies de l’information et de la communication (TIC).

Cette note du Centre d’Analyse Stratégique nous apprend que la télémédecine partie intégrante de la télésanté est sous-exploitée en France et dans l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economiques). Par ailleurs, la télémédecine est cadrée officiellement par la loi HPST comme une pratique médicale à distance faisant intervenir au moins un médecin.

Les enjeux

Deux principaux peuvent être identifiés à savoir la téléconsultation médicale (cadrée par la loi HPST) avec possibilité de téléprescrire et la mise en réseau des professionnels de santé mais aussi du dossier du patient.

La téléconsultation est à envisager sous 2 aspects :

  • Médecine spécialisée pour laquelle des expérimentations sont en cours dans plusieurs centres hospitaliers.
  • Médecine générale qui n’a jamais été expérimentée en France. La note présente différents exemples européens instructifs sur le sujet

La note explicite le cas de la médecine spécialisée. Passage choisi : "Dans le cadre d’une téléconsultation en médecine spécialisée par exemple, le praticien consulté aura besoin qu’un “médiateur” soit présent auprès du patient pour effectuer des gestes qu’il ne peut lui-même accomplir. Ces “médiateurs”, qui pourraient être aussi bien des aides-soignants, des infirmiers que des kinésithérapeutes, devront développer des compétences spécialisées par le biais de formations idoines".

La mise en réseau des données et des professionnels se ferait par l’utilisation à grande échelle du dossier patient électronique, de plateformes collaboratives ou de messageries professionnelles. Ces dernières vont être mises en place en 2012.

Les propositions

  • Créer un dossier infirmier informatisé qui soit compatible avec le dossier médical personnel (DMP).
  • Favoriser l’appropriation de la télésanté par les soignants :

– par des actions de sensibilisation à destination des professionnels de santé ;
– par des modules de formation communs aux différents professionnels de santé.

  • Développer les formations qualifiantes en télésanté pour les ingénieurs et techniciens
  • Établir un guide national de bonnes pratiques, rassemblant protocoles et contrats types nécessaires à la réalisation des actes de télémédecine.
  • Dans le cadre d’une évolution de la rémunération des professionnels de santé, tester pendant deux ans une grille tarifaire pour les actes de télémédecine combinant forfaitisation et paiement à l’acte.
  • Développer l’envoi de messages personnalisés à destination des patients par le biais du site web de l’assurance maladie.
  • Donner la possibilité aux usagers de transmettre à l’assurance maladie leurs remarques sur leur prise en charge par le biais du site sécurisé Ameli-direct.

Un argumentaire des différentes propositions est présent dans le document.

La note d’analyse propose un schéma des activités de télésanté tel qu’il pourrait être dans 20 ans.

Dans le cadre de la publication de ces notes sur l’avenir de l’offre de soins, le CAS a organisé un séminaire sur le sujet.

A voir aussi :
La vidéo du CAS sur ces notes
– Des articles sur le Dossier Médical Personnalisé ici et ici