27 sujets sains ont participé à une étude* dont l’objectif était double :
– savoir si l’observation d’expressions faciales avec des contenus émotionnels différents (neutre – douleur – joie) pouvait affecter la magnitude de la réponse analgésique placebo ;
– savoir si des différences interindividuelles (traits de personnalité) pouvaient interagir avec le placebo dans la situation d’observation précédente.

La procédure utilisée consistait en des stimulations nociceptives (laser) sur le dos de la main de sujets qui évaluaient leurs sensations douloureuses. Dans une première condition (sans placebo), un signal rouge était présenté aux sujets avant l’administration du stimulus nociceptif (laser seul) ; dans une seconde condition (placebo), une lumière verte indiquait aux sujets que le stimulus nociceptif serait accompagné d’un courant analgésique via des électrodes placées sur le dos de la main (laser + attente d’analgésie). Une phase pré-test permettait de conditionner les sujets en baissant volontairement l’intensité du laser dans la condition placebo. Il était simultanément présenté aux sujets des visages dont les expressions étaient tantôt neutres, grimaçantes (douleur) ou souriantes (joie).

Les instruments de mesures utilisés vis-à-vis de la douleur étaient des échelles numériques : évaluation de son intensité et de son caractère désagréable. Concernant l’évaluation des traits de personnalité (capacité d’empathie), les auteurs utilisaient des questionnaires : Interpersonal Reactivity Index, Behavioral Inhibition Scale et Behavioral Activation Scale.

Résultats : les expressions faciales négatives (douleur) et positives (joie) réduisaient toutes les deux significativement l’intensité de la douleur et son caractère déplaisant (augmentation de la magnitude de l’effet analgésique placebo). Les expressions positives semblaient augmenter plus fortement l’effet placebo. Noter qu’il n’existait pas de différence entre expressions faciales et douleur dans le groupe sans placebo : les expressions faciales n’engendraient une analgésie que si elles étaient couplées à l’attente d’analgésie : donc elles ne déclenchaient pas d’effet placebo mais le potentialisaient.

Enfin, il n’existait pas de corrélation significative entre les échelles de personnalité et l’intensité de la douleur ou son caractère désagréable.

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Références

* Valentini E, Martini M, Lee M, Aglioti SM, Iannetti G. Seeing facial expressions enhances placebo analgesia. Pain. 2014 Apr;155(4):666-73.
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