La physiothérapie, c’est super (1). Tellement trop bien qu’elle est même recommandée dans la prise en charge des lombalgies (2,3,4). Bon d’accord, vous les avez lu ces recommandations alors vous savez bien que ma remarque est un brin enjolivée… Par contre, des données plus modernes soulignent l’intérêt d’une consultation précoce chez le physiothérapeute principalement pour des questions de coûts tout en limitant les effets indésirables de traitement (5,6,7).

L’étude de Zeng (8) vient analyser l’évolution des prescriptions en physiothérapie dans la prise en charge des lombalgiques aux USA. Elle vient corroborer celle de Mafi (9) qui montrait déjà en 2013 une stabilité dans les prescriptions de kinésithérapie dans la lombalgie parallèlement à la hausse de celles des opioïdes.

Ici, les auteurs se sont appuyés sur différentes enquêtes nationales conduites par le National Center for Health Statistics (NCHS) et des données obtenues des Emergency Departments (EDs) portant sur 170 millions de consultations de praticiens de première ligne entre 1997 et 2010.

Quelles conclusions alors ?

– En moyenne, 10% des visites pour lombalgies se terminent par une prescription en physiothérapie
– La prescription d’opioïdes est passée de 15% à 45 % sur la période étudiée
– Les patients qui n’ont pas reçu de prescription en physiothérapie ont plus de chances de recevoir une prescription d’opioïdes
– Les patients les plus pauvres (Medicare et Medicaid) ont moins de chance de se voir prescrire de la physiothérapie
– Les auteurs affirment qu’il est nécessaire de promouvoir la physiothérapie comme traitement de première ligne dans la lombalgie

Si vous l’avez loupé, je vous recommande cette vidéo de promotion de notre profession aux USA… de quoi nous donner des idées ???

Références

(1) Barde-Cabusson Y. Non vraiment j’insiste, c’est juste trop bien. Ann Bâté 2017;007-666.

(2) Chou R, Qaseem A, Snow V, et al. Diagnosis and treatment of low back pain: a joint clinical practice guideline from the American College of Physicians and the American Pain Society. Ann Intern Med 2007;147:478–91.

(3) Guevara-López U et al. Practice guidelines for the management of low back pain. Cir Cir 2011;79:264-279.

(4) HAS. Prise en charge massokinesitherapique dans la lombalgie commune: modalité de prescription.2005

(5) Fritz JM, Childs JD, Wainner RS, Flynn TW. Primary care referral of patients with low back pain to physical therapy. Spine 2012;37:2114–21.

(6) Fritz JM, Cleland JA, Speckman M, et al. Physical therapy for acute low back pain: associations with subsequent healthcare costs. Spine 2008;33:1800–5.

(7) Louw, A., Diener, I., Landers, M. R., Zimney, K., & Puentedura, E. J. (2016). Three-year follow-up of a randomized controlled trial comparing preoperative neuroscience education for patients undergoing surgery for lumbar radiculopathy. Journal of Spine Surgery.

(8) Zheng P, Kao MC, Karayannis NV, Smuck M. Stagnant Physical Therapy Referral Rates Alongside Rising Opioid Prescription Rates in Patients With Low Back Pain in the United States 1997-2010. Spine (Phila Pa 1976). 2017 May 1;42(9):670-674. Abstract ici

(9) Mafi JN, McCarthy EP, Davis RB, Landon BE. Worsening trends in the management and treatment of back pain. JAMA Intern Med 2013;173:1573–81.