Image : Maggie Knott et Herman Kabat 8 juillet 1950

Cette revue systématique avec méta-analyse s’intéresse à la PNF (Proprioceptive neuromuscular facilitation) communément appelée en France techniques de Kabat.

Elle tient son nom de Herman Kabat, neurologue associé à la kinésithérapeute Margaret Knott. Les recherches et les écrits de Kabat ont culminé de 1947 à 1954, lorsque sa compréhension du système neuromusculaire a fourni une base solide pour développer l’approche de thérapie physique qu’il a initialement appelée facilitation proprioceptive. Au cours de cette période de 7 ans, Kabat a publié plus de 20 articles, dont 2 dans Science. Kabat a basé ses travaux sur les découvertes de  de Charles Scott Sherrington, neurophysiologiste et lauréat du prix Nobel.

70 ans plus tard les auteurs ce cette revue systématique avec méta-analyse ont voulu évaluer les effets de cette technique sur la lombalgie chronique.

Gao, Pincao et al. « The Effects of Proprioceptive Neuromuscular Facilitation in Treating Chronic Low Back Pain: A Systematic Review and Meta-analysis ». 1 Jan. 2022 : 21 – 33.

 

Douze essais impliquant 410 participants ont été inclus dans cette méta-analyse.

Par rapport au groupe témoin, les résultats agrégés suggèrent que le PNF a montré des effets bénéfiques sur le soulagement de la douleur (SMD=-1.17; 95% CI: −-1,50 à−-0.84; p <p<0,00001) et améliorant l’incapacité fonctionnelle de la taille (MD=-1.63; 95% CI: −-1,89 à−-1.37; p <p<0,00001). De plus, il a été démontré que le PNF a un effet significatif sur la fonction pulmonaire (MD=0,65 ; IC 95 % : 0,26 à 1,03 ; p =p=0,001). Cependant, les résultats de l’étude montrent que le PNF n’a pas pu améliorer significativement l’équilibre dynamique chez les patients souffrant de lombalgie chronique par rapport au groupe témoin (MD=−=-0,04 ; 95 % CI : −-2.16 à 2,08 ; p =p=0,97).

La comparaison s’est faite avec des exercices de renforcement musculaire courants sans rechercher de force maximale ? Par exemple, l’étude de Pattanasin Areeudomwong de 2019 qui a été retenue dans la méta-analyse présente un groupe contrôle dont l’entrainement consistait à une flexion du tronc, une flexion en diagonale du tronc pour les abdominaux et une extension de la jambe et du bras à partir d’une position quadrupédique pour les extenseurs. L’étude de kumar 2011, retenue aussi dans la méta-analyse reste vague sur le groupe contrôle : « Les exercices comprennent la contraction concentrique, isométrique et excentrique des agonistes sans relaxation. Les exercices ont été effectués avec le sujet en position assise. La résistance était assurée par le placement des mains sur la région omoplate-épaule. »

 

De plus, un risque élevé de biais est présent dans les domaines de la mise en aveugle (c’est-à-dire les participants/le personnel et l’évaluation des résultats), ce qui amoindrit fortement le niveau de preuve.

 

CONCLUSIONS :

Le PNF a montré des effets bénéfiques dans le soulagement de la douleur et l’amélioration de la fonction de la taille chez les patients souffrant de lombalgie chronique à court terme (4 à 8 semaines d’intervention) ou lors d’un suivi de 12 semaines et a également joué un rôle positif dans la fonction pulmonaire. Cependant, aucun effet significatif du PNF sur l’équilibre dynamique n’a été trouvé par rapport au groupe témoin.

Ces résultats ont certaines limites et ces conclusions sont étayées par des données de faible qualité. De plus, les groupes contrôles ont présenté des entrainements de faible intensité sans recherche de force maximale.