A propos d’un article à paraître dans Manual Therapy (Martins et al, 2015)

Bien que appelée DAM (dysfonction de l’appareil manducateur) en France, la littérature actuelle parle plus de dysfonctions temporomandibulaires (DTM). Prévalence de 6.3% pour les femmes et 2.8% chez les hommes (Isong, Gansky and Ples, 2008).

Signes cliniques :

Douleur au niveau de la face, du crâne et au rachis cervical, déviation ou limitation des mouvements mandibulaires, et/ou bruits articulaires (craquements, acouphènes, etc) (Martins et al, 2015).

La méta-analyse a retenu 8 articles sur 308. Elle conclut à l’efficacité (effet significatif) sur la douleur et la mobilité de l’articulation temporomandibulaire en faveur de la thérapie manuelle en comparaison avec d’autres traitements conservateurs pour traiter les dysfonctions temporo-mandibulaires.

Sauf erreur de ma part, aucun de ces articles n’abordent les techniques rééducatives linguo-temporomandibulaires.

Critiques personnelles :

Beaucoup de ces études faites par des chiropracteurs (Kalamir et al, 2010) ou ostéopathes (Monaco et al, 2008 ; Olivera Campelo et al, 2010 ; Cuccia et al, 2009) ont :

– Un biais de sélection en ne respectant pas l’homogénéïté diagnostique (enfants et absence de critères diagnostics) (Olivera Campelo et al, 2010 ; Monaco et al, 2008) allant à l’encontre du sujet abordé par la méta-analyse.

– Un biais de diagnostic précoce (Kalamir et al, 2010) : les patients avec des DTM myogène dont le niveau d’incapacité n’est pas relevé, alors qu’une précédente étude mis en évidence que les patients avec un faible niveau incapacité récupérait spontanément après une éducation à la pathologie (Manfredini et al, 2013).

Aussi, certaines études sont basées sur l’effet immédiat d’un traitement (48h) ou encore le traitement proposé n’est pas détaillé donc non reproductible (Cuccia et al, 2009)

A mon humble avis, les études retenues par cette méta-analyse ne sont pas les plus intéressantes disponibles à l’heure actuelle sur le sujet : Carmeli et al, 2001 ; Nicolakis, Erdogmus et al, 2001 ; von Piekartz et al, 2013 ; Kalamir et al, 2013

Références bibliographiques :

Martins WR, et al., Efficacy of musculoskeletal manual approach in the treatment of temporomandibular joint disorder: A systematic review with meta-analysis, Manual Therapy (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.math.2015.06.009

Résumé en ligne

Kalamir A, Graham PL, Vitiello AL, Bonello R, Pollard H. Intra-oral myofascial therapy versus education and self-care in the treatment of chronic, myogenous temporomandibular disorder: a randomized, clinical trial. Chiropr Man Therap. 2013 Jun 5;21:17. doi: 10.1186/2045-709X-21-17. eCollection 2013.

Carmeli E, Sheklow SL, Bloomenfeld I. Comparative study of repositioning splint therapy and passive manual range of motion techniques for anterior displaced temporomandibular discs with unstable excursive reduction. Physiotherapy. 2001;87:26–36.



Nicolakis P, Burak EC, Kollmitzer J, et al. An investigation of the effectiveness of exercise and manual therapy in treating symptoms of TMJ osteoarthritis. Cranio 2001;19: 26-32.

Résumé en ligne

von Piekartz H, Hall T. Orofacial manual therapy improves cervical movement impairment associated with headache and features of temporomandibular dysfunction: A randomized controlled trial. Man Ther. 2013;18(4):345–50

Article en ligne

Manfredini D, Favero L, Gregorini G, Cocilovo F, Guarda-Nardini L. Natural course of temporomandibular disorders with low pain-related impairment: a 2-to-3-year follow-up study. J Oral Rehabil. 2013 Jun;40(6):436-42.

Résumé en ligne