La publication s’intéresse particulièrement à la spasticité des membres inférieurs qui entraîne des schémas pathologiques de marche.

Le but de l’étude a été de trouver des relations qui peuvent lier la spasticité des membres inférieurs retrouvée de façon clinique aux déviations du pattern normal de marche.

Population :

36 enfants spastiques avec une paralysie cérébrale sont inclus à l’étude (18 avec une hémiplégie, et 18 avec une diplégie spastique). L’écart d’âge va de 7 à 12 ans, donc entre la période de maturité de la cinématique de marche, et la période de fin de maturité des paramètres spatio-temporels.

Les enfants ont tous un niveau Gross Motor Function Classification System compris entre I (24 enfants) et II (12 enfants). Ils sont donc marchants autonomes, sans aide technique.
Un groupe de 18 enfants sains a été inclus aussi, et a fait une analyse de la marche pour servir de référence.

La spasticité a été évaluée par le Dynamic Evaluation of Range of Motion (DAROM), outil évaluant la spasticité via des accéléromètres et permettant de détecter, à des vitesses différentes, les angles précis de survenue du réflexe d’étirement.

En parallèle de l’évaluation clinique de la spasticité, une analyse quantifiée de la marche est réalisée pour en extraire le Gillette Gait Index

Résultats:

Les déviations du pattern normal de marche des patients paralysés cérébraux ne dépend pas de la spasticité des fléchisseurs de hanches et genoux.
La majorité des coefficients de corrélations sont bas entre le GGI et la spasticité.
Il n’y a pas donc de relation évidente entre les résultats de l’évaluation clinique de la spasticité et les patterns de marche, comme il l’a déjà été observé avec les limitations des amplitudes articulaires notamment.

D’autres études sont arrivées aux mêmes résultats avec des tests subjectifs (échelle d’Ashworth, échelle de Tardieu) et l’utilisation dans cette étude d’un outil objectif permet de confirmer ces résultats antérieurs.

Une faible relation semble exister entre la spasticité du rectus femoris et le GGI.

Le peu de relation entre les deux méthodes ne renseigne pas sur la supériorité de l’une par rapport à l’autre, mais indique leur complémentarité dans l’évaluation du patient paralysé cérébral.

L’évaluation clinique permettra d’identifier les atteintes primaires et secondaires, et l’AQM aidera à déterminer les tertiaires pour ensuite prendre des décisions réfléchies quant aux prises en charge à proposer aux patients.

Référence bibliographique :

Domagalska M et al. The relationship between clinical measurements and gait analysis data in children with cerebral palsy. Gait and Posture, 2013, Sep;38(4): 1038-43.

Abstract disponible ici