De façon surprenante, les discussions sur la douleur étaient plutôt rares et brèves (mais c’est un des problèmes de l’étude car les consultations enregistrées n’étaient par forcement toutes des premières visites).
Les patients présentaient des opinions très différentes vis-à-vis des recommandations précautionneuses des praticiens envers les opioïdes : certains patients appréciaient ces mises en garde tandis que d’autres les percevaient comme une punition, un manque d’implication du thérapeute ou encore le fait de ne pas être cru. L’histoire médicale des patients (leurs rencontres avec d’autres praticiens) semblait constituer un paramètre important à prendre en considération (rapports « conflictuels » avec descriptions de praticiens trop restrictifs ou pas assez).
Face à des comportements similaires de praticien, les patients présentaient des perceptions très différentes : la théorie de l’attribution (fait d’assigner des explications causales (les attributions) à des comportements d’autrui dans son environnement social) expliquait bien ce phénomène. Il faut schématiquement distinguer les attributions internes (qui concernent les acteurs sociaux) des externes (qui concernent la situation). Globalement, les patients satisfaits réalisaient plutôt des attributions externes (ex : « mon médecin est prudent avec les opioïdes du fait de possibles interactions médicamenteuses ») alors que les mécontents émettaient plutôt des attributions internes (ex : « mon médecin se fiche de mon problème »).
Les sujets semblaient mieux accepter une limitation de traitement par opioïdes quand ils sentaient que leur praticien était véritablement concerné par leur problème. Les auteurs soulignent l’importance de gagner la confiance du patient, de pratiquer l’empathie et de partager les mêmes objectifs. Ils évoquent également l’utilité de transférer le mécanisme d’attribution de la décision du clinicien vers l’opioïde lui-même en concentrant l’attention du sujet sur les risques et les bénéfices du traitement.
Commentaire AK :
En réalisant une petite transgression vers nos pratiques, si l’on souhaite « imposer » un choix thérapeutique à nos patients, il faut renforcer la force de notre relation thérapeutique avec lui (pas vraiment un scoop!) et possiblement orienter préférentiellement son attention sur l’aspect technique de l’intervention (réalisation/indication/effets bénéfiques/effets secondaires, etc).
Références
Abstract ici
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