Un RCT sur l
Les mobilisations passives de l’épaule, sont de pratique courante dans la rééducation de l’épaule douloureuse. Malgré leur utilisation fréquente, il existe peu de preuves de leur intérêt par rapport aux exercices thérapeutiques associés à l’éducation du patient par le thérapeute.

L’objectif de cette étude était de vérifier les bénéfices cliniques apportés par les mobilisations passives du complexe de l’épaule, lorsqu’elles sont associées aux exercices et aux conseils donnés au patient dans le cadre des douleurs d’épaule sans limitation d’amplitude majeure (flexion et abduction > 140°).

98 patients, présentant une épaule douloureuse, on été répartis en deux groupes : un groupe contrôle (n=51) et un groupe expérimental. Le groupe contrôle a bénéficié d’une rééducation à base de conseils concernant l’utilisation de l’épaule douloureuse dans les gestes de la vie courante, et d’exercices (étirements et renforcement musculaire). Le groupe expérimental a bénéficié du même protocole auquel ont été ajoutées des mobilisations passives de chaque articulation du complexe de l’épaule (sterno-claviculaire, acromio-claviculaire, gléno-humérale, et scapulo-thoracique).

Les évaluations (à 1, 3 et 6 mois après inclusion) ont porté sur le score SPADI (douleur et fonction), sur une échelle d’auto-évaluation des changements des symptômes (type échelle de Likert), et sur .la mesure de l’amplitude du secteur douloureux lors de la flexion et de l’abduction.

Les résultats n’ont pas montré de différences statistiquement significatives dans les différents critères d’évaluation entre les deux groupes. Ainsi, dans ce cadre précis des épaules douloureuses avec de minimes limitations d’amplitudes, les mobilisations passives de l’épaule n’apportent pas de bénéfices supplémentaires par rapport aux exercices et aux conseils prodigués seulement. Ces résultats rejoignent ceux d’autres études, notamment celle de Chen [1], dont le protocole est similaire à quelques différences près (et dont l’un des auteurs est commun, KA Ginn).
Les limitations de l’étude (absence de double aveugle, absence de classification diagnostique, choix du type de mobilisation pour certains patients), sont clairement exposées.

Résumé disponible en ligne (l’article sera en accès libre en février 2012)

Yiasemides R, Halaki M, Cathers I, Ginn KA. Does passive mobilization of
shoulder region joints provide additional benefit over advice and exercise alone
for people who have shoulder pain and minimal movement restriction? A randomized
controlled trial. Phys Ther. 2011 Feb;91(2):178-89.

Pour plus de précisions sur certains détails du protocole (critères d’évaluation, intervention thérapeutique), outre celui de Chen [1], deux autres articles de Ginn cités en référence sont accessibles en ligne [2], [3].

[1] Chen JF, Ginn KA, Herbert RD. Passive mobilisation of shoulder region joints
plus advice and exercise does not reduce pain and disability more than advice and
exercise alone: a randomised trial. Aust J Physiother. 2009;55(1):17-23
ici

[2] Ginn KA, Herbert RD, Khouw W, Lee R. A randomized, controlled clinical trial
of a treatment for shoulder pain. Phys Ther. 1997 Aug;77(8):802-9; discussion
810-1.
ici

[3] Ginn KA, Cohen ML. Exercise therapy for shoulder pain aimed at restoring
neuromuscular control: a randomized comparative clinical trial. J Rehabil Med.
2005 Mar;37(2):115-22
ici